jeudi 9 mars 2017

Vendredi, 17 février

Plus d'un mètre de neige est tombé cette nuit, et ça continu de neiger abondamment. Il faut pelleter une tranchée jusqu'aux bécosses.


C'est aujourd'hui que nous sortons du parc; nous faisons nos bagages, gros déjeuner et départ à 9h05.

Vallier est bien équipé pour son combat avec le froid

Roland ouvre la piste avec de la neige jusqu'aux hanches, Tous nous faisons de courts relais aux 20 mètres; c'est dur comme pas possible; d'autant plus que le parcours commence sur une pente ascendante.
  



 À 12h30 nous faisons la pause pour constater que nous avons fait environ 2 des 10 kilomètres qui nous séparent du stationnement La Boussole; c'est 3½ heures d'efforts pour cette courte distance; il nous faudrait donc 17½ heures pour tout le trajet! Depuis le départ nous comptions pouvoir rencontrer la motoneige prévue de matin pour le transport de nos bagages, et suivre ses traces jusqu'à la sortie. Elle n'est cependant jamais apparue. La décision est alors prise de retourner au refuge Le Pluvier et d'y attendre que la motoneige aie battue un peu la piste. Le retour prend moins de 20 minutes.


Revenus au refuge, tous s'expriment sur l'aventure d'aujourd'hui;
  • qu'il est difficile d'avoir une opinion générale; Guy
  • la vie c'est de la "marde", mais c'est moins pire avec les camarades; Jean Pierre;
  • situation grave mais non désespérée; Roland;
  • y en aura pas de facile; Jacques
  • on voulait voir un orignal, on en a pas vu; on voulait une tempête et on l'a bien eue; Michel;
  • "Christ" que c'était dur; Rolland
Les gars s'expriment sur l'absence de possibilité de communication avec l'extérieur; c'est étonnant aujourd'hui où tout et tous sont branchés de multiples façons. En fait nous savons maintenant que le parc n'est nulle part munis d'une antenne cellulaire; il est donc impossible de téléphoner à qui que ce soit; une lacune difficile à comprendre et admettre en 2017. La prochaine fois, il nous faudra un téléphone satellitaire.
Compte tenu que ce prolongement du séjour n'était pas prévu au programme, ni aux réserves de nourriture, ce soir ce sera souper aux "tousquis"; soupe aux pâtes, muffins anglais, cretons et restes du gâteau de François. Le plus triste dans tout ça, c'est qu'il ne reste plus une seule goutte de bière ni de vin; c'est le désespoir profond.

Pour nous consoler, papa Jacques nous raconte l'histoire "Des trois poudres du curé".  Le curé de Saint Malachie revenait sur son vélo de sa visite au père Jutras; il descendait fièrement la côte Du Pendu lorsqu'il s'aperçoit que ses freins ne fonctionnent pas; il allait heurter le train qui traverse la rue en bas de la côte lorsqu'il se souvient qu'il a dans sa poche une poudre qu'il s'empresse de répandre sur sa roue avant pour s'arrêter tout doucement. Presqu'arrivé au presbytère, il est intercepté pour aller auprès de Jean, un costaud hors de l'ordinaire, qui est mort aujourd'hui même. Jean est mis dans un cercueil en bois de chêne; Jean et son cercueil sont cependant si lourd qu'à cinq, ils n'arrivent pas à les soulever. Le curé sort alors une poudre qu'il répand sur le cercueil; celui-ci devient soudainement très facile à soulever. Le cercueil est mis en terre et le curé prononce une courte homélie, lorsque le curé entend une voix sourde crier de le sortir de là. Constatant que les ouvriers du cimetière sont repartis depuis peu avec leur machinerie d'excavation, que le temps presse pour Jean, le curé sort une troisième poudre de sa besace et en répand sur le terre retourné de l'emplacement de la fosse; oh miracle, Jean est instantanément délivré de son trou. Quels sont donc ces trois poudres utilisés si judicieusement par le curé? La première poudre est la poudre "à récurer"; la seconde poudre est de la "levure de bière"; la troisième poudre est tout simplement du "détergent".

La soirée est longue, on joue un peu au Joffre mais sans grande conviction, Quelques essais de jeux de devinettes, mais le cœur n'y est pas.

Il y a quand même Michel qui garde le moral et nous fait des photos extraordinaires.

Lac Cascapédia le soir du 17 février après la tempête.

Les rescapés de la neige vont au plumard à 9h00!


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